GLOSSAIRE
RETABLISSEMENT
Le « rétablissement » est un concept anglo-saxon qui trouve son origine dans des mouvements d’usagers des années 1980 et 1990, qui prônaient la reprise du pouvoir d’agir (empowerment) et la défense des droits. Il désigne un cheminement personnel de la personne pour se réapproprier sa vie et se réinsérer dans la société. Pour les soignants, ce modèle suppose un accompagnement sur le long terme et axé dès le début vers l’autonomie de la personne.
L’un des concepteurs du mouvement du rétablissement, Bill Anthony, explique en 1993 :
« Le rétablissement est un processus foncièrement personnel et unique qui vise à changer ses attitudes, ses valeurs, ses sentiments, ses objectifs, ses aptitudes et ses rôles. C’est un moyen de vivre une vie satisfaisante, remplie d’espoir et productive malgré les limites résultant de la maladie. Le rétablissement va de pair avec la découverte d’un nouveau sens et d’un nouveau but à sa vie, à mesure qu’on réussit à surmonter les effets catastrophiques de la maladie mentale ... ».
source: http://www.psycom.org
SAVOIR EXPERIENTIEL
Le champ des savoirs expérientiels est celui des apprentissages et connaissances issus du vécu, du parcours et de l'histoire sociale et individuelle de chacun. Ces savoirs singuliers qui "collent à la peau" de ceux qui en disposent, se forgent, s'élaborent, se façonnent à travers les expériences de vie, "par le bas".
On les oppose aux "savoirs académiques" (savoirs normés, à vocation universaliste, produits et validés par les institutions, qui se transmettent de façon verticale, de haut en bas).
LE TRAVAIL PAIR
Le travail pair est une « sous-catégorie » de la pair-aidance, qui en circonscrit les formes rémunérées (salariées et indépendantes). Le travail pair est donc à considérer d’abord sous l’angle du travail et des questions posées par toute activité professionnelle. Sa dimension « paire » ne doit pas conduire à l’appréhender hors de ce cadre. Penser le travail pair, c’est donc penser « classiquement » la place d’une activité professionnelle dans le cadre d’une organisation productive, dans le cadre du droit du travail et des problématiques liées à la santé au travail notamment.
AUTO SUPPORT (ou Self-Help groups)
“Regroupement de personnes volontaires, issues de la même catégorie sociale, des "pairs", réunis dans le but de s'offrir une aide mutuelle et de réaliser des objectifs spécifiques : satisfaire des besoins communs, surmonter un handicap, résoudre un problème social auquel le groupe est confronté dans son ensemble. A la base il y a un constat : les besoins de la catégorie sociale à laquelle le groupe appartient ne sont pas ou ne peuvent pas être satisfaits par ou au travers des institutions et mécanismes sociaux existants, d'où la nécessité de l'auto-organisation. Outre l'aide matérielle et relationnelle, l’Auto-support peut aussi viser à promouvoir des idéologies ou des valeurs au travers desquelles les membres forgent et acquièrent une nouvelle identité. Il offre souvent à ses membres une tribune, soit pour informer l'opinion publique sur le problème concernant le groupe ou pour corriger des idées fausses.”
D. N. Nurco, P.E. Stephenson, T.E. Hanlon (1990) Aftercare/relapse prevention and the self-helpmovement, The International Journal of the Addictions, 25, (9A & 10A), p. 1179-1200, in TOUFIK A., Les groupes d'auto-support d'usagers de drogues. , TOXIBASE, n° 4, 1997/10
GROUPE D'ENTRAIDE MUTUELLE
C'est sur le principe de l'auto-support que reposent les GEM, qui rassemblent des personnes autour d’un vécu, d’une expérience souvent douloureuse (addiction, handicap, vécu de violences, etc.) mise en partage. Parmi eux, les Alcooliques Anonymes, ou les Entendeurs de Voix, qui au-delà de leurs témoignages, échangent des « trucs » pour « vivre avec » leurs difficultés et s’offrir un soutien mutuel.
PAIR AIDANCE
Le terme pair-aidance désigne de façon englobante l’ensemble des pratiques d’accompagnement par les pairs. Il ne permet pas de distinguer les formes bénévoles des formes rémunérées d’accompagnement et son usage indifférencié pour désigner tour à tour ces formes est générateur de confusion.