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Raconter le travail pair, épisode 2 : Pourquoi une vidéo qui s’intitule “faire du lien” ?

  • Photo du rédacteur: Plateforme travail pair
    Plateforme travail pair
  • 31 mars
  • 3 min de lecture

Deuxième vidéo de cette série de huit vidéos consacrée au travail pair, cette vidéo vient poser le sujet majeur et la spécificité de tous les travailleurs pairs: faire du lien. C’est quoi faire du lien quand on est travailleur pair?  Quelle méthode utilisent-ils pour créer ce lien et pourquoi l’approche de mise en lien avec un travailleur pair peut être différente d’un lien créé avec un autre professionnel ?  


Le propre du travail pair, c’est de partager avec un pair un vécu en commun, avec toutes sortes d’anecdotes que seuls ceux qui ont vécu une histoire similaire sont en mesure de comprendre. “En ayant été moi aussi dans la précarité, on a des petites choses et des manières de parler. Quand on a dormi dans les cartons, on a des petites anecdotes à raconter”. “Forcément, quand tu rencontres quelqu’un qui est en train de vivre une situation que tu as toi-même vécu, ça va être tout de suite plus facile pour lui d'en parler”.


Ce vécu, les travailleurs pairs peuvent le comprendre autrement que dans une forme conceptuelle puisqu’ils ont vraiment vécu la situation. Les autres professionnels, “ils peuvent entendre, compatir, mais ils ne peuvent pas comprendre” et “pour créer du lien c’est plus simple” 


Les travailleurs pairs développent avec le temps leurs propres astuces “Pour détendre l'atmosphère, je leur dis que j’ai un bac+52 option addiction et précarité”. Rassurer la personne est donc une précaution que prennent les travailleurs pairs. Ils mettent également dans leur approche au lien, une volonté réparatrice. “C’est pas du réconfort, c’est le sentiment d'être un peu mieux compris. Donc c’est réconfortant en soi”.


Enfin, on peut ajouter que ce travail de lien se crée avec le temps. “Au début, je ne parlais pas trop de moi, on était vraiment dans du pur travail social (demande d’asile, AME). Avec le temps je parle plus de moi


A travers tous ces exemples, on constate que les personnes ayant vécu des situations similaires les comprennent plus facilement, en parlent le “mieux”, et reçoivent ainsi plus facilement la parole de l’autre (avec ce sentiment de pair à pair)


Parler de son expérience facilite le rapport de confiance qui s’installe entre la personne accompagnée et les travailleurs pairs. Le lien créé est un lien de simplicité où les travailleurs pairs viennent régulièrement interroger les personnes accompagnées, discutent avec elles et s’adaptent à la personne (ce qui nécessite parfois de se réajuster). Un lien est donc quelque chose qui se construit et qui n’est jamais figé.  


Nous recommandons aux structures que nous accompagnons de laisser une latitude aux travailleurs pairs pour créer eux-même leur propre lien. On peut l’aiguiller sur un cadre, mais pas sur la forme ou le contenu. Un travailleur pair sait qu’en se livrant un peu, il obtiendra la même chose en retour. C’est donc à la fois un acte d’humanité et un savoir-faire.    


Dans le travail pair, il y a  également un rôle bi linguistique entre le public accompagné et les autres professionnels. Il faut donc avoir les moyens de son rôle. Par exemple en laissant des espaces d’expression et de remontée. Il faut pouvoir discuter des mots employés ou de leur place. “Les mots qu'emploient les professionnels, c’est leurs mots à eux. Eux quand ils parlent on ne les comprend pas et nous quand nous leur parlons ils ne nous comprennent pas”.


Le travailleur pair a donc comme but majeur que tout le monde soit compris pour que tout le monde se comprenne, vous comprenez ?




 
 
 

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